Conférences du temple

09/02/2024
18h30
Les vifs débats actuels sur le colonialisme et l’esclavagisme tendent à occulter le riche passé des peuples d’Afrique. Berceau de l’humanité, le continent a cependant vu fleurir au cours des siècles une multitude de cultures et de grands royaumes. Tous n’ont pas eu recours à l’écriture et reconstituer leurs origines représente un défi scientifique qui nécessite de combiner archéologie, linguistique, histoire orale et sources écrites. Pierre de Maret, qui a sillonné l’Afrique centrale pendant des décennies, nous présentera l’histoire de deux de ces plus fameux royaumes, celui des Luba et des Kongo. Le premier a étendu son influence sur un territoire grand comme la France, et a donné certains des plus remarquables chefs-d’œuvre de l’art africain. Quant au second, lorsque les navigateurs portugais abordèrent ses côtes en 1483, ils furent très surpris de découvrir un royaume qui rappelait par bien des aspects le leur. Vite convertis au catholicisme, ses souverains apprirent le portugais et le latin. Ils envoyèrent des ambassadeurs auprès de différentes cours, au Brésil, en Europe et même auprès du Pape. Longtemps seul royaume catholique hors d’Europe, il a joui d’une renommée considérable au XVI et au XVIIème siècles.
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  • 10/02/2024
    10h00
    Petit-déjeuner débat de 10h à 11h30 au temple d’Uzès « Faut-il rendre les œuvres d’art africaines à leur pays d’origine ? » Plus de six ans après que le Président Macron ait exprimé lors d’un discours à l’université de Ouagadougou la volonté : « que d’ici cinq ans les conditions soient réunies pour des restitutions temporaires ou définitives du patrimoine africain en Afrique » où en est-on ? À la suite de cette déclaration, il avait commandité à deux experts un rapport remis un an plus tard, en 2018, qui dressait un état des lieux et proposait de prendre un certain nombre d’initiatives. Cela a suscité beaucoup de débats, mais le temps passe et peu de choses se sont concrétisées jusqu’à présent. Il nous a semblé intéressant de demander à Pierre de Maret qui suit ces problèmes depuis des décennies de faire le point sur la question. Il est bien placé pour cela puisqu’il a commencé sa carrière au sein de l’Institut des Musées Nationaux de la République Démocratique du Congo pour travailler ensuite au Musée royal de l’Afrique centrale qui a la plus grande collection d’art africain au monde. Cela lui a valu d’être pendant quelques années conciliateur auprès du « Comité inter-gouvernemental de l’UNESCO pour la promotion du retour de biens culturels à leur pays d’origine ou de leur restitution en cas d’appropriation illégale ». Pierre De Maret a été professeur d'archéologie et d’anthropologie à l’Université libre de Bruxelles, dont il a été le recteur. Il est également Honorary Professor à l’University College London, et docteur honoris causa d’un certain nombre d’universités étrangères. Il poursuit depuis plus de 45 ans des recherches sur le terrain en Afrique centrale. Membre de l’Académie royale de Belgique, il préside actuellement le Conseil scientifique du Musée royal de l’Afrique centrale à Tervuren.
« Aux origines des grands royaumes de l’Afrique centrale », avec Pierre de Maret